Le VHD : un virus mal traité !
Le VHD est un virus défectif chez l'homme : l'infection
ne se développe que chez des patients également infectés par le VHB. Cette
double infection résulte d'une coinfection ou d'une surinfection d'un
patient préalablement infecté par le VHB. Le pronostic d'une hépatite
B est aggravé par le VHD.
Une grande variabilité génétique Cette
variabilité est très importante (37%) pour l'isolat japonais qui représenterait
un 2e sous-groupe de VHD. Récemment, un 3e sous groupe possédant jusqu'à
45% de différence nucléotidique a été décrit au Pérou. Une Multiplication associée au VHB Dans l'espèce
humaine, le virus se multiplie dans le foie. La fixation et la pénétration
du VHD se font grâce aux protéines d'enveloppe dérivées du VHB. Où le trouve-t-on ? L'infection
par le VHD est un problème majeur de santé publique. La proportion de
porteurs Ag-HBs infectés par le VHD est estimée à 5%. Il existerait donc
25 millions de personnes infectées par le VHD dans le monde. Dans les
régions de faible endémie, la transmission parentérale du VHD est la plus
fréquente et concerne les groupes à risque d'infection pour le VHB. Oui c'est grave ! Au cours
d'une surinfection, la multiplication du VHD est massive et les lésions
hépatiques sont sévères. Il se développe une hépatite aiguë symptomatique
chez 50 à 70% des patients. Une hépatite fulminante peut également survenir
plus fréquemment que lors d'une infection isolée par le VHB. La surinfection
entraîne fréquemment une hépatite chronique active (HCA). Ces hépatites
chroniques D évoluent rapidement vers la cirrhose dans 60 à 70% des cas.
La prévention d'abord La prévention d'une infection au virus de l'hépatite D a pour but d'éviter la co-infection VHD-VHB et la surinfection du VHD chez les porteurs de l'Ag HBs. La vaccination contre le VHB est le seul moyen efficace de lutte contre une coinfection. Des vaccinations spécifiques du VHD qui seraient utiles chez le sujet porteur chronique de l'Ag-HBs sont à l'étude. Traitement Année Zéro Les traitements actuels sont expérimentaux et peu efficaces. Lors d'une hépatite D chronique, seuls les interférons (IFN) alpha ou gamma diminuent, temporairement, la virémie et améliorent quelque peu la maladie hépatique. D'après plusieurs études, 50% seulement des patients traités par Interféron ont une diminution temporaire de la réplication. Les doses sont diminuées si la tolérance est médiocre et le traitement est arrêté si le taux des transaminases ne diminue pas. L'Interféron agirait indirectement en partie sur la réplication du VHD par immunomodulation ou par son action anti-VHB. La corrélation entre une guérison à long terme et la perte de l'Ag-HBs suggère qu'un traitement efficace contre le VHB le serait aussi contre le VHD. Des études
sont nécessaires afin de trouver d'autres thérapeutiques. La meilleure
compréhension du cycle viral et de la structure des protéines fourniront
de nouvelles cibles antivirales. On évoque la L-FMAU (clevudine).
La transplantation inéluctable ? La transplantation hépatique est envisagée dans le traitement des hépatites fulminantes des cirrhoses VHB/VHD décompensées.
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