Coinfection VIH/VHB

80% de la population générale porte du matériel génétique pro-viral du VHB. Environ 20% des personnes touchées par le VIH sont atteints d'une hépatite B chronique : les défauts de l'immunité empêchent la formation des anticorps nécessaires à l'éradication du virus. En raison de l'importante contagiosité du virus, les personnes ayant des partenaires sexuels multiples, les usagers de drogues, les personnes transfusées et les hémophiles sont concernés.

Lorsque l'immunité se rétablit grâce aux trithérapies antiVIH, une hépatite B peu active peut devenir agressive. L'immunité rétablie essaie de combattre le VHB, sans y parvenir parfaitement. Des lésions du foie apparaissent, dans une sorte de combat sans fin et sans merci entre le VHB et le système immunitaire.

A l'inverse, lorsqu'une personne est très immunodéprimée, une hépatite B que l'on croyait guérie peut se manifester de nouveau. Les barrières immunitaires s'effondrent et ne permettent plus la production d'anticorps.

Le traitement de la coinfection VIH/VHB

On privilégie aujourd'hui les analogues nucléosidiques comme la lamivudine (Epivir®), le FTC (Coviracil®) ou les analogues nucléotidiques comme l'adéfovir ou le ténofovir. Ces molécules sont aussi bien utilisées pour le traitement du VIH que pour le traitement du VHB. Ce sont des traitements suspensifs : ils n'éradiquent pas le virus, mais contrôlent, suspendent, seulement la multiplication de la charge virale.
On peut y joindre un traitement par PEG-interféron, qui stimule l'immunité.
Chez les séropositifs, la réponse à l'interféron sans pégylation (sans PEG) en monothérapie était faible : l'ADN du VHB n'était indétectable que dans moins de 8% des cas. Mais on ne connaît pas encore les résultats du PEG-interféron en association avec les nouveaux traitements comme l'adéfovir ou le ténofovir. Cet ajout peut être surtout intéressant dans les cas de coinfection VIH/VHB/VHD.


Problèmes de la coinfection

Lorsqu'une personne n'est pas traitée pour le VIH, quels risques lui fait-on prendre en lui proposant des molécules contre le VHB qui agissent aussi sur le VIH ? N'y-a-t-il pas un risque de mutation du VIH qui sera difficile à traiter plus tard ?

Le choix thérapeutique est délicat pour un sujet coinfecté : des hépatites liées à la restauration immunologique par trithérapies anti -VIH ont été recensées.
En effet, des anomalies sont observées avec les antiprotéases (augmentation des transaminases), qui peuvent conduire à réviser la multithérapie.

Des hépatites médicamenteuses ont été observées : Viramune® , Sustiva®, Rescriptor® (analogues non nucléosidiques) Ziagen®r, Zérit®, Videx® (analogues nucléosidiques) peuvent en être reponsables.

la coordination entre les praticiens spécialistes VIH et les hépatologues est faible. Les stratégies entre les deux spécialistes sont quelque peu contradictoires : pendant que le spécialiste VIH administre des bithérapies,  trithérapies ou des quadrithérapies toxiques pour le foie, l’hépatologue tente de l’épargner. Au bout du compte, Le patient coinfecté est parfois livré à des discours différents  de la part des deux spécialités.

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