Reconnaisance institutionnelle de l'hépatite B chronique

les quatre problèmes de l'infection à VHB et VIH/VHB

Nous souhaitons la prise en charge en charge institutionnelle de l'hépatite B parce que nous sommes conscients des problèmes de santé publique que cette pathologie implique :

1- Epidémiologie : absence de données, pas de connaissance exacte des chiffres de la coinfection VIH/VHB.

2- Prévention : pas de campagne de prévention visible dans un moment où les pratiques sexuelles se relâchent (extrême contagiosité du VHB, 100 fois supérieure à celle du VIH).

3- Traitements : absence de consensus sur les thérapies, qui empruntent des analogues utilisés dans la thérapie contre le VIH. Quand traiter ? Avec quels traitements ? interférences des anti VHB sur le VIH ? problème d'échappement du VHB à la lamivudine.

4- Problème politique structurel : non-prise en charge institutionnelle du VHB, ce qui affaiblit la politique de santé publique dans le cadre de la gestion de cette pathologie.

Les réponses du ministère de la santé ( apportées par Gilles Brücker, conseiller technique du ministre de la santé)

1- Le Ministère reconnaît la difficulté d'obtenir des données épidémiologiques fiables.

2- Le dépistage systématique étant difficile à réaliser, il est préférable de donner un nouveau souffle à la vaccination, notamment en milieu scolaire, pour engager une politique préventive; il est clair qu'une campagne de vaccination présuppose par ailleurs un dépistage préalable. La politique de prévention s'articulerait donc autour de la vaccination.

3- Sans doute faudra-t-il réaliser une conférence de consensus sur les thérapies liées à l'infection à VHB, ce consensus devenant impératif dans le cadre de la coinfection VIH/VHB.

4- L'absence de structure institutionnelle est un vrai problème, à quoi le ministère s'engage à réfléchir. S'agit-il de l'inscrire au coeur de l'ANRS et de créer un vrai pôle de synergie dans la lutte virologique contre le VIH, le VHB et le VHC ? Ou bien faut-il créer encore une nouvelle structure qui s'occuperait exclusivement des hépatites, sans coordination avec les équipes de recherche contre le VIH et coûteuse en fonctionnement ?

Hepatata veut des dates et attend de voir

Le ministère devrait proposer les premiers éléments de réponse, en même temps que la conférence de consensus sur le VHC.

Kouchner devrait en effet communiquer pendant cette période sur un plan "hépatites". N'est-ce qu'un effet d'annonce destiné à être oublié, et que l'échéance des élections présidentielles effacera à jamais ? Sans doute les équipes ministérielles, pour l'heure, sont-elles sûrement pressées de temporiser...

Certes, d'ores et déjà, le rapport Delfraissy et le comité scientifique de l'ANRS débattront du problème des hépatites, et non plus seulement de la coinfection VIH/VHC ou du VHC seul.
Mais cette attention ne répond pas à notre requête.