le Foie dans l'antiquité

La Kabbale hébraïque définit nephesh, l'âme sensible, végétative. Sa situation physique est le foie et son poste d'écoute est le cerveau.

En Mésopotamie, chez les Assyriens et les Babyloniens, le foie, considéré comme le siège principal de la vitalité et des émotions, était examiné pour interpreter des présages et des prières. Ézéchiel 2 I :2 I , 22
Des scribes attachés aux temples pratiquait l’hépatoscopie, examen visuel du foie en vue d'une interprétation et de la rédaction d'un rapport. Ce procédé etait réservé aux grands dignitaires pour les affaires du royaume.
Georges Contenau, d’après les tablettes de la bibliothèque d’Assurbanipal, a décrit l’hépatoscopie en détail chez les Assyriens et les Babyloniens (Paris, Pavot, 1940). Des foies d’argile sur lesquels les apprentis assyriens s’exerçaient sont conservés au British Museum.

La consultation impliquait une récitation de textes qui permettaient l’observation et l’interprétation des signes.
Pour les civilisations mésopotamiennes l’écriture cunéiforme représente un système déchiffrable de l’univers.
À l’époque néo-babylonienne et séleucide, l’idéogramme qui désigne le prêtre désigne aussi le scribe. L’origine divine des signes est attestée dans la littérature akkadienne, le dieu Shamash donne à lire les messages sur le foie du mouton.
De même, dans l’Égypte hellénisée, les devins spécialisés comptaient parmi eux des scribes d’Alexandrie.

Chez les étrusques, tres proches de l'ancien orient, loin des croyances helléniques ou romaines, la religion perpétue un savoir et un rituel très strict qui réglemente vie privée et vie publique "la disciplina etrusca" se base essentiellement sur les rapports entre le macrocosme et le microcosme. La "discipline" pratiquait l’haruspicine ou examen du foie, siège de la vie. Pour la mentalité étrusque, le monde constitue un tout. L'ordre de l'univers est le même que celui des choses et des êtres. Le corps de tout être vivant reflète l'ordonnance du monde, œuvre et volonté des dieux. Le foie, organe capital de la vie, est un miroir de l'univers.

Le foie est connu comme servant à l’hépatoscopie hygiénique. Cette hépatoscopie est un principe de précaution : les maladies du mouton sont mortelles pour l’homme et le devoir du sacrificateur est d’éliminer les bêtes contaminées.

Une maquette d’un foie en terre cuite a été découverte à Faléries, montre sur son lobe gauche un sillon léger qui, en Balylonie, indiquait et concrétisait la présence divine.
En 1877 fut trouvée près de Plaisance une maquette hépatoscopique en bronze très détaillée.

La face convexe du foie est divisée en deux lobes portant les noms étrusques du Soleil et de la Lune, séparés par la ligne d’une orientation nord-sud. Sa face concave compte des cases intérieures, également orientées; seize cases extérieures, sur le pourtour du foie, contiennent des noms de divinités qui se rapportent aux divisions cardinales.
Le foie était considéré comme le siège et l’organe du feu de la vie. Au moment du sacrifice, la nature ordinaire de l’organe animal devenait sacrée. Le foie se faisait alors miroir de l’harmonie universelle.

Les Romains, à l'instar des Etrusques, s'adonnaient à l'observation des viscères des victimes : c'était l'extispicine, que pratiquaient les augures. Mais ce que cherchait l'augure romain c'était une réponse positive ou négative à une question. L'haruspice étrusque ne pose pas de question mais fait une simple interprétation. De même l'observation du vol des oiseaux est un art romain et n'est pas etrusque.

Le chardon Marie et l'artichaut (famille des astéracées) sont cités par Théophraste (372-287, av. J.-C.), puis par Dioscoride (Ier siècle de notre ère) dans son remarquable ouvrage sur les plantes médicinales intitulé De Materia Medica.

Religion, foie et divination chez les étrusques les mésopotamiens dans la kabbale