La
coinfection VIH/VHC
Quels
critères doivent-être retenus pour décider d'un traitement du VHC chez
une personne coinfectée ?
L'hépatologue
considère trois éléments :
a-
l'état immunitaire du sujet et l'efficacité d'une éventuelle thérapie
anti -VIH.
b- les probabilités de tolérance du traitement anti-VHC
par le patient (profil psychologique et physique, eu égard aux conséquences
éventuelles de la bithérapie IFN + ribavirine).
c- les interactions médicamenteuses : il
faut rappeler l'incompatibilité entre la ribavirine et l'AZT (Retrovir®),
la d4T (Zerit®), et ddC (Hivid®). Sous Interféron, il faut prévoir aussi
la baisse des lymphocytes CD4, proportionnelle à la baisse des globules
blancs. Le pronostic du traitement varie selon l'état immunitaire. Il
est vrai que deux études ont montré que les personnes immunodéprimées
répondent moins bien. Mais cela ne retire rien à l' indication d'un
traitement car l'interféron a à la fois un effet antiviral direct et
un effet sur le système immunitaire. Il est immunomodulateur et immunostimulant.
Il
n'aggrave pas le pronostic de l'infection VIH.
Lorsqu'une
personne est coinfectée, court-elle un risque plus important de souffrir
à terme d' un cancer primitif du foie ?
Sous
toute réserve, le risque n'est pas plus grand.
Qu'est-ce
qui abime le foie lors d'une coinfection ?
Il
y a d'abord l'effet direct du VHC, qui abime le foie.
Il faut y ajouter l'effet immunitaire : le système immunitaire reconnaît
une cellule infectée et conduit à la destruction des cellules hépatiques
lésées. C'est notamment le cas à l'occasion d'une restauration immunologique
: la restauration immunitaire suscitée par l'impact des thérapies hautement
actives contre le VIH entraîne ce que l'on peut appeler un "orage immunitaire",
stade inflammatoire où les cellules lésées sont détruites de manière
agressive dans le foie. Cet "orage" est d'autant plus important que
la personne est immunodéprimée.
On peut aussi envisager l'hépatotoxicité des molécules anti-VIH.