Alcool C’est vrai,
on a toujours aimé boire. L’alcool
fait partie du décor dans les bars, les boîtes, entre potes, entre mecs, avant ou pendant et
après. Et pourtant…Quand on a une hépatite, c’est le foie qui fait la gueule.
Il
est important en effet pour le médecin d’obtenir une consommation modérée
pendant les six mois qui précèdent toute biopsie hépatique. Une biopsie
pratiquée trop tôt chez une personne habituée à la boisson ne permet pas
de distinguer clairement si les lésions observées sont dues au VHB ou VHC ou si elles sont aggravées par la prise continue d’alcool.
Or l’indication d’un traitement antiviral repose sur l’observation des
lésions occasionnées par le virus. Au
cours du traitement antiviral destiné à combattre l’infection VHB ou VHC,
l’abstinence absolue doit donc demeurer le
mot d’ordre : l’alcool peut réduire l’efficacité du traitement
(augmentation éventuelle de la charge virale, modification des paramètres
immunitaires et hépatiques, aggravation des lésions du foie, mauvaise
tolérance de l’alcool pendant la durée du traitement.) Les
personnes abstinentes sont bien sûr conviées à le rester.
La
tradition millésimée
En
France l’alcool est un sujet délicat qui dérange. Beaucoup de gens récusent
l’idée que l’alcool peut devenir un problème.
Le poids de traditions séculaires a institutionnalisé la prise
de boissons. L’alcoolisme
recouvre en fait des réalités très multiples.
Intégré au tissu social et culturel, il peut par exemple s’associer
aux plaisirs de la table, à une acte social. Il correspond alors à une
gestuelle de groupe. Il est pernicieux car
il peut passer inaperçu. Les dégâts qu’il provoque au bout du compte,
eux, ne le sont pas. Il
peut aussi correspondre à un mal-être : il devient alors le signe d’une accoutumance
qui s’isole, se cache. C’est l’alcoolisme solitaire. L’individu boit seul.
Cet alcoolisme est l’un des versants
extrêmes de la dépendance.
L’alcool, surtout s’il est associé à d’autres produits,
peut devenir une drogue dure qui provoque des dégâts physiques
et psychiques importants.
Une
démarche active
Avant
de commencer tout traitement antiviral, il s’agit de s’efforcer de négocier
l’arrêt de l’accoutumance. Cela permet au patient d’accroître les chances de réussite du traitement son hépatite.
Inégalités,
Exclusions
Un
point sensible subsiste, largement débattu au sein du corps médical et
des associations : est-il acceptable d’entendre un médecin refuser un
traitement à un patient dont l’état le justifie, au seul prétexte que
la dépendance à l’alcool peut aboutir à des résultats moindres ?
Ces exclusions sont injustes le plan éthique. Parce que le traitement des infections à VHB ou VHC va en augmentant, parce que le système de santé sera confronté plus fréquemment aux problèmes d’accoutumance à l’alcool, il viendra un moment où nous ne pourrons plus faire l’économie de ce débat.
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